UNE ECOLE D'ARCHITECTURE DANS LE PARC DE LA VILLETTE
Projet de fin d’études (PFE)
Paris, 2011


APPROCHE
De l’analyse du site de la Villette est sortie une image
principale; celle de la trame directrice du parc, alignée sur
le bassin de la Villette et la Rotonde, sur laquelle viennent
s’implanter les folies. Cette trame suggère une idée d’infini
et de continuité.
Ma première réaction face à ce schéma a été de confronter
cette trame avec différents tissus urbains significatifs, pour
en comprendre la mesure.

Les folies de Tschumi, disposées dans un parc le long d’une trame donnée rappellent sensiblement les oeuvres de Land Art s’attachant à répartir dans le paysage des éléments le long d’une trame (The Lightning Field de Walter de Maria, Donald Judd à Marfa), ou à répartir des éléments de forme géométrique pure dans le paysage (Mirror Displacement, Robert Smithson).
Parallèlement à ces observations, la trame ainsi déployée dans la ville pose aussi la question de la continuité. Continuité du parc, continuité de la ville. La continuité, comme le souligne Italo Calvino dans “Les villes invisibles”, appelle en soi l’absence de limites. Une autre question se pose ainsi : “de quelle façon se développe un tel système?”

Walter de Maria

Robert Smithson

L’étude de précédents architecturaux, abordant les thèmes de la continuité et de la trame m’a menée vers Aldo Van Eyck (orphelinat à Amsterdam), Candilis, Josic and Woods (Frei Universirät Berlin, Francfort) Paul Amatuzzo (Kalamazoo) et enfin le Corbusier. L’hôpital de Venise détient un statut hybride en ce qu’il est à la fois tissu et bâtiment représentatif monumental.
Il peut ainsi se lire de différentes façons :
- comme un volume solide dont les vides proviennent d’un travail de découpage dans la masse
- comme un assemblage de cellules de base se déployant selon une géométrie orthogonale.
Cette observation aliée à une recherche de continuité du parc dans la ville, ont donné naissance à une première figure d’intention.
Le déploiement du projet le long d’une trame peut prendre deux directions. L’on peut en effet partir de formes pleines qui seraient travaillées telles une sculpture de Chillida ayant un système de circulation interne.
L’on peut aussi partir des axes de communication principaux (matérialisés le long de la trame) donnant lieu à des attaches à chaque intersection.
A partir de ces attaches peut se développer du programme de façon incrémentale, visant à se densifier petit à petit. Ces deux directions sont représentées dans les maquettes d’intention ci-après.
La question de la limite du projet surgit assez rapidement dans le cas d’un projet travaillant sur la continuité.
Quel est le facteur, l’obstacle justifiant que le projet se limite à cet espace?
Pourquoi ne s’étendrait-il pas sur toute la ville?
En prenant le parc comme territoire, et non plus la ville et le parc, l’on parvient mieux à cerner l’étendue possible du projet.
Si le projet s’implantait sur le parc entier, il pourrait ressembler à la figure ci-après.


Schémas représentant l’évolution du projet lors des premières esquisses.

L’école d’architecture devient ici université. Elle choisit le parc comme territoire. En se développant dans le parc, elle fait du parc un bâtiment, structure de l’école.

Retour à une échelle adaptée à une école d’architecture. Le territoire du projet est ici la partie Sud du parc, délimitée par le Canal au Nord.

Plan du niveau RDC

Plan du niveau R+1


La partie Ouest du Student Center se développe sur plusieurs demi-niveaux et s’organise autour de patios pour offrir d’une part un espace ouvert en partie haute, et d’autre part, en partie basse l’administration de l’école, ainsi que le village des associations, qui s’étend vers le parc.
La bibliothèque (ci-dessous) située à
l’extrémité Nord-Est du Student Center offre une vue sur le Canal. Les ouvrages sont situés au centre de la bibliothèque, à un niveau inférieur pour dégager un maximum de vues sur le parc et offrir un espace de consultation et de travail ouvert.


Enfin, la dernière vue montre des salles de projet organisées en double
niveaux, donnant sur la halle aux bestiaux et sur le parc. L’espace de travail personnel à chaque étudiant se trouve en façade, alors que les espaces de correction collectives donnent sur le patio.
